Texte adopté en séance plénière du Conseil national de l'Ordre des médecins le 14 juin 2018
L’utilisation médiatique des termes de « médecines alternatives et complémentaires », concernant notamment l’homéopathie, entretient une ambigüité qui est source de confusion et de litiges d’interprétation.
Tout en respectant la liberté d’expression des opinions critiques ou divergentes de chacun dans l’espace public, le Conseil national de l’Ordre des médecins tient à rappeler fermement :
• que le terme « médecine » implique, comme préalable à toute prescription thérapeutique, une démarche médicale initiale de diagnostic clinique, complétée au besoin par des investigations complémentaires en faisant appel, s’il y a lieu, à des tiers compétents.
• que tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l’élaboration du diagnostic que dans la proposition d’un traitement.
• que les données acquises de la science étant par essence évolutives, les controverses sur telle ou telle modalité de traitement, médicamenteux ou autre, doivent conduire à une évaluation actualisée, impartiale et rigoureuse par la communauté médicale et scientifique du service médical rendu.
Le Conseil national réaffirme, en conséquence, que la prise en charge médicale d’un patient doit être conforme aux exigences de qualité et de sécurité des soins, voire de leur urgence. Le traitement préconisé par un médecin ne peut, en aucun cas, être alternatif aux données acquises de la science et à l’état de l’art, mais il peut comporter une prescription adjuvante ou complémentaire, médicamenteuse ou autre, que le médecin apprécie en conscience dans chaque situation, après avoir délivré au patient une information loyale, claire et appropriée.
Le Conseil national rappelle toutefois que le code de la santé publique relatif à la déontologie médicale interdit de présenter comme salutaires et sans danger des prises en charge ou des thérapeutiques non éprouvées.
Tel est le cadre déontologique qui s’impose à tous.
21/06/2018